Sucre et Potosi
Sucre et Potosi
Avant de mettre le cap au sud de la Bolivie, nous avons saisi l'occasion de visiter la capitale officielle du pays : Sucre. Drôle de nom pour une ville, c'est en fait une référence au général Sucre qui aida Simon Bolivar à libérer le pays de l'emprise espagnole en 1824. Avec seulement 300000 habitants, l'ambiance est moins bouillonante qu'à La Paz et un peu plus à la mode occidentale.
Il existe aux alentours quelques villages reculés dont certains se trouvent au creux d'un cratère : le cratère de Maragua (un grand cirque mais rien à voir avec une météorite). Ces villages ne sont accessibles que pendant la saison sèche lorsqu'il est possible de traverser les rivières. Pour y parvenir, on empreinte un chemin inca serpentant à flanc de colline et offrant (comme souvent, mais on ne s'en lasse pas ;) de magnifiques panoramas.
Une "nuesta" et sa mère gardent le troupeau de brebis et de lamas
Arrivée dans le cratère de Maragua
Les paroles d´une chanson écrite en quechua, la seule langue réellement parlée dans cette vallée.
L´école du village de Maragua qui a éte financé par les ONG
Les dents du diables
Une chipie du village
Travail de tissage manuel, avec un métier à tisser basique
Mais le plus impressionant lors de cette étape au centre de la Bolivie restera sans aucun doute la visite de Potosi. Cette cité coloniale établie à 4000m d'altitude (ville de + de 100000 habitants la plus haute du monde) connu son heure de gloire lors de l'exploitation intensive du "Cerro Rico" (la montagne riche) sous l'époque espagnole. Ce fût une des mines d'argent les plus rentables pour la courronne d'Espagne qui fit affluer ainsi le métal précieux vers l'Europe à un rythme inégalé jusqu'à lors. D'où l'expression du Don Quichotte de Cervantès "ça vaut bien un Potosi !". Biensûr tout ceci se fit au prix d'un esclavage à grande échelle, qui vit mourir 8 millions d'indiens Quechuas, Aymaras et Africains (lors du commerce triangulaire). Aujourd'hui le Potosi est toujours exploité, c'est un véritable gruyère parcouru par des centaines de galeries au fond desquelles triment encore environ 10000 mineurs. Les plus anciens ont des "concessions" pour exploiter des veines d'argent, pour les autres il faut se contenter d'exploiter le cuivre, le plomb, l'etain ou le zinc...
Le cerro de Potosi
Oui oui c´est bien de l´argent dans nos mains, il n´est pas encore fini d´affiner
L'hésitation a été grande pour descendre au fond, dans cette ambiance digne du Germinal de Zola. Mais nous avons trouvé une agence coopérative formée par d'anciens mineurs. Un gage de crédibilité et de contact respectueux pour cotoyer les travailleurs, surtout qu'une partie des bénéfices leur est reversée. C'est donc équipé de notre combinaison, de notre casque, ainsi que d'un sac de coca et de rafraichissements pour offrir aux mineurs, que nous sommes descendus dans les entrailles du Cerro Rico de Potosi...
L´entrée dans la mine.
C´est parti pour deux heures de marche dans les entrailles du Potosi. Genoux pliés, tête baissée, souffle court dans une atmosphère étouffante et oppressante...
L´oxydation crée differentes teintes dans les galeries
Ce chariot de gravat pèse près de 1tonne, ils sont trois hommes à le pousser!
Ce sont les oxydes de cuivre qui donnent parfois ces couleurs bleues
En train de creuser au marteau et au burin pour y glisser un baton de dynamite, toujours avec de la coca à chiquer pour se donner la force et le courage
Du coup, en plus du pochon de coca et des bouteilles de jus de fruit, Dgidgi lui a filé un coup de main!
Il faut trier le minerai d'argent pour avoir un minerai de bonne qualité et gagner plus d'argent (enfin de fric quoi!) Les mineurs gagnent 3 a 4 fois le smic bolivien.
Euh, vous etes partis par où les copains? a gauche? a droite?
Certains mineurs inexperimentés se sont deja perdus dans la mine sans jamais revoir la surface...
On y a survécu :) ! de quoi rire lorsqu'on sait que c'est le quotidien de tous les mineurs.. Mais quand même : on s'est pas assommés, on s'est pas fait ensevelir, on s'est pas fait rouler dessus par un chariot, Dgidgi ne s'est pas tapé sur les doigts, et on a même résisté à l'explosion de la dynamite BOUM !